L’Humanité du 25/12/1948, page 4
La mort pour Mamy
Jean Mamy, alias Paul Riche, mouchard au service des nazis, alias J-M. Renan, a été condamné à mort par la Cour de justice de la Seine, au terme d’un procès où il étala son cynisme et sa lâcheté. Son complice, Decan, s’en tire avec 15 ans de travaux forcés.
Mamy avait livré à la Gestapo plusieurs dizaines de patriotes dont quatre ont été exécutés et six sont morts en déportation.
Son avocat, Me Leroy, qui fut chef du contentieux au Commissariat aux Affaires Juives, a bien tenté de faire jouer une soi-disant irresponsabilité de son client. Mais ça n’a pas pris.
La lecture du verdict a laissé Mamy complètement indifférent.
France Soir du samedi 25 décembre 1948, édition F, page 1
Jean Mamy dénonciateur de résistants, condamné à mort
Jean Mamy, connu avant la guerre sous le nom de Paul Riche comme producteur de cinéma, a été condamné à mort cet après-midi par la cour de justice. Il avait dénoncé de nombreux résistants pendant la guerre.
Son coaccusé Decaen a été condamné à quinze ans de travaux forcés
Combat du Samedi-Dimanche 25-26 décembre 1948, page 8
Jean Mamy est condamné à mort.
Quinze ans de travaux forcés à son « adjoint » Jean Decan
Quand le jury de la Cour de justice est revenu avec le verdict de Jean Mamy, on a vu l’accusé se raidir dans un ridicule garde à vous d’obèse, et tous les muscles de cette face perdue se tendre assez laidement, sans doute pour mimer la sérénité des héros et des victimes. Mais seules les grandes causes ont le pouvoir de conférer la sérénité.
C’est le président qui est impassible lorsqu’il lit ce texte très court qu’il sait déjà par cœur : « Oui, à la majorité à la première question. » « Oui, à la majorité à la deuxième question. »
C’est la mort pour ce traître qui parlait trop bien.
On rapporte, comme « par la même occasion », le verdict du pâle adjoint Jean Decan. Quinze ans de travaux forcés pour avoir faibli sous les questions de Mamy, et l’avoir assez vilainement secondé.
Ceux qui croient que Mamy est parti sans dire son mot se trompent. Avant que le jury ne se retire, il avait « présenté ses excuses aux familles de ses victimes », ajoutant qu’il avait « obéi à son chef du deuxième bureau », certain témoin Richard de Grandmaison.
Les peines accessoires de la dégradation nationale et de la confiscation des biens ont été, ipso facto, prononcées contre l’ex-cinéaste et son complice des jours mauvais
Le Figaro du 25/26 décembre 1948, page 2
Pol (sic) Riche est condamné à mort
Après la plaidoirie de son défenseur, Me Pierre Leroy, Pol Riche a fait une brève déclaration : il a obéi, dit-il, aux ordres qu’il avait reçus et ne se considère pas comme un traître. Il souhaite enfin que les Français ne se déchirent plus entre eux.
À l’issue d’une courte délibération, la Cour de justice pro-nonçait la peine de mort et infligeait 15 ans de travaux forcés à Jean Decan, complice de Pol Riche.
Le Figaro du 25/26 décembre 1948, page 3
Jean Mamy est condamné à mort
Le procès du cinéaste Jean Mamy, ancien agent de la Gestapo qui s’était rendu responsable de plusieurs déportations de patriotes dont certains ne revinrent pas d’Allemagne, a pris fin hier.
Jean Mamy a été condamné à la peine de mort et à la dégradation nationale.
La Croix du 27 décembre 1948, page 4
La peine de mort pour le cinéaste Mamy,
devenu agent de la Gestapo
La Cour de justice de la Seine a rendu son verdict dans l’affaire Jean Mamy, dit Paul Riche, ce cinéaste devenu pendant l‘occu-pation agent de la Gestapo.
Mamy a été, conformément au réquisitoire du commissaire du gouvernement, condamné à la peine de mort, à l’indignité natio-nale, à la confiscation de ses biens.