Jeudi 1er janvier 1948
Ma chérie,
Bonne année ! Cette fois-ci, c’est la bonne. Tous les renseignements coïncident, les célestes et les terrestres. Nous exprimerons sous le ciel bleu la liberté que nous n’avons jamais cessé de porter dans nos cœurs prudents et dédaigneux des contingences. Et ce ciel bleu ne sera point la prison de nos rêves, mais la route de l’infini.
On t’embrasse. On embrasse le Frédéric. On te dit qu’il faut patienter (tu le sais). On te remercie pour tout ce que tu fais sans relâche.
Je compte te voir bientôt, te lire demain sans doute. Je compte sur beaucoup plus qu’on imaginait.
Les soucis s’envolent quelquefois. Preuve qu’ils n’existaient pas.
Mes gros, gros baisers.
J.
PS. Veux-tu bien dire à ma mère qu’elle n’oublie pas dans le colis de linge :
- des mouchoirs
- des torchons et serviettes de table.