Costumes de théâtre
Caricatures à la symbolique caustique
L’officier, dur et entraînant vers la mort représente bien le côté à la fois pacifiste et peu militariste que Jean Mamy exprime d’abord dans L’enfance sous les armes (guerre de 14-18) puis dans Le monde dans la nuit (la drôle de guerre 39-40).
Le juge a lui aussi le regard dur et il enferme le condamné derrière des barreaux où seuls le rêve et l’illusion permettent d’entrevoir un peu de liberté, quelques oiseaux dans le ciel et une cheminée d’usine.
Le militant français, qu’il soit républicain bleu-blanc-rouge, royaliste ou fasciste, ou encore communiste (et rouge) est aviné (cf. Le Monde dans la nuit) et « croqué comme un beauf ».
La « République de Mamy », la IIIème, celle qui a conduit la France à la guerre et à la défaite, ou la IVème qui vient de naître bolchévique, n’est qu’un glaive protégeant les parmentaires réfugiés dans la Chambre des députés, sur laquelle il est simplement interdit d’uriner.
L’Église (c’est l’Église catholique et ses rîtes que vise Mamy car à cette époque il est devenu très croyant de tendance protestante, Christian Science). triste et noire, représentée par un prêtre en soutane, est un écran qui masque la Terre et la nature, laissant à peine deviner l’existence et la beauté des fleurs et la liberté des oiseaux dans le ciel.
Enfin, le tribun qui fait œuvre de mémoire en rappelant les morts au champ d’honneur (là encore il faut relire L’enfance sous les armes) a tout simplement perdu la tête, à moins qu’elle ne soit dans les nuages.