JR à JM (49/02/18)

 

Vendredi 18 Février 1949

Mon chéri,

Je ne t’ai pas écrit depuis lundi, et ce soir encore, je vais te demander d’être indulgent et d’accepter ce tout petit mot. Je suis un peu bousculée de travail ces jours-ci, et ce soir —où je me proposais de t’écrire— une visite imprévue m’en empêche.

Mais tu sais que je pense à toi énormément, et que je suis de très près ton dossier. J’ai très bon espoir. J’ai vu Leroy lundi, qui m’a paru assez satisfait et optimiste. Et ce matin, je t’ai fait donner de mes bonnes nouvelles.

Tu m’as écrit cette semaine deux lettres qui m’ont fait très très très plaisir. Tu es gentil comme tout. Je voudrais bien t’avoir près de moi. Tout ce que tu m’as raconté concernant Catherine [1] m’a été très agréable.

Nous en reparlerons, j’espère, très bientôt.

Je t’embrasse, Mon chéri, et quand tout le monde sera parti, ce soir, quand les lumières seront éteintes, je te raconterai toutes sortes de belles histoires. Je voudrais déjà que tout le monde soit parti.

Bonsoir, Mon chéri. Gros baisers.

JR

[1] Projet « au cas où », qui, s’il s’était concrétisé, m’aurait donné une petite sœur qui se serait donc appelée Catherine (note de FGR)