Au Pilori, 28 février 1941 (signé P.R., initiales de Paul Riche)
Telle était notre République parlementaire.
Pillage des deniers publics ; pillage des gogos confiants ; pillage de l’épargne ; pillage et gaspillage.
L’histoire de cette France malade depuis 1870 est une lourde chaîne de scandales. Jamais hommes politiques n’ont été à ce point corrupteurs et corrompus ; paravents de toutes les basses besognes de banques, profiteurs à tous étages de la masse énorme d’argent que le peuple faisait, par force, affluer aux guichets des percepteurs.
Tous les parlementaires quels qu’ils soient ont été, soit des agents d’exécution, soit les témoins consentants, de ce vol national.
Pillage ? Il faudra bien que les dossiers s’ouvrent un jour, que les bouches parlent, que les hauts fonctionnaires avouent, soit dans le bureau d’un juge d’instruction, soit sous nos poings.
On saura alors l’importance de la razzia dans la métallurgie, dans les usines d’armement, dans l’aviation surtout où les personnages les plus inadéquats étaient chargés de la répartition des fonds.
Corruption parlementaire ? Il suffit d’écouter les histoires des dessous de n’importe qu’elle élection pour être fixé.
Le populo français a été bien bluffé, par des Français qui n’en méritent pas le nom et par des Juifs qui méritent bien le leur.
Le parlement était une usine à pomper la substance nationale, à vider les poches et à répartir les magots volés.
Il faut effacer Chambre des députés et mettre au fronton du bâtiment : Pillage et Corruption.
Tout notre travail, toutes nos économies, tout notre effort besogneux fut dilapidé par les pattes crochues de ces gens-là.
Nous luttons ici contre la Maçonnerie et la juiverie ; ajoutons aussi : l’ex-parlementarisme, la boîte aux voleurs.
Parlementaire : bonimenteur, filou, pourri, futur condamné de droit commun.
Ces parlementaires étaient les agents des trusts, ni plus ni moins, pas autre chose que les hommes de main du gang capitaliste.
Parlementaires francs-maçons ou non, juifs ou non, ne représentaient pas le peuple mais les intérêts particuliers de la banque, de la dévoreuse d’épargne.
Nous votions pour nos bourreaux, pour des traitres.
Nous donnions notre confiance à des salauds d’une impudence sans limites.
Le peuple français, gouverné hier par le pillage et la corruption, doit rejeter de lui ces deux malédictions.
Il était un pays balkanique dont on se gaussait autrefois, où les fonctionnaires vivaient de gros pourboires, où, du haut en bas, tout l’État était corrompu, où pour obtenir la moindre chose légitime de l’administration, il fallait payer, où un passeport coûtait un gros billet et les faveurs d’un ministre un paquet important de gros billets.
Ce pays s’est relevé depuis grâce à une équipe d’hommes courageux dont certains ont sacrifié leur vie pour combattre ces deux monstres : le pillage et la corruption.
Les Français doivent se révolter contre eux-mêmes, cesser d’être gogos, cesser de céder à ces habitudes faciles, refuser la corruption sous tous les plans. On ne nous imposera plus les méthodes abjectes du capitalisme qui achetait toutes les consciences. Les bobards électifs des singes ex-parlementaires ne nous touchent plus. Nous voulons un État propre, neuf, pour collaborer dignement avec l’Europe. Nous refusons d’être volés, pillés, grugés, par des bandes de fonctionnaires aux ordres du bluff. Nous refusons de payer plus longtemps un Parlement qui s’est montré indigne de la France, un Conseil national qui est un garage de fripouilles, les vestiges d’une République de faisans.
Il se peut que Vichy et les équipes hier au pouvoir prennent la France pour un cadavre à dépecer. Nous, nous combattrons tous les charognards.
P.R.