Et tant pis :…

Au Pilori, 10 avril 1941, signé Paul Riche

Nous voici aux pires jours qui recommencent.

Depuis l’armistice, on attendait de Vichy les gestes nécessaires pour que la collaboration, accepté par le Maréchal, devienne un fait quotidiennement réalisé. Rien n’est venu. Au contraire les d’Ormesson et les Fernand Laurent continuent leurs stupidités. Les Allemands s’impatientent. Ils vont finir prendre des mesures draconiennes que le peuple français en entier sera forcé de supporter.

Il y a pis. Cette population qu’on prétendait intelligente s’amuse de plus en plus à des blagues de gamins dans le dos d’un vainqueur patient est correct. Elle fait des V et des croix. Elle bout de une collaboration qu’on lui tend toujours et qui devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que les Français deviennent plus dédaigneux. Ce ne sont pourtant pas les conseils qui leur ont manqué. Les difficultés non plus. Mais quand on veut remonter une pente, il faut savoir aborder les difficultés de front. Les hommes qui préconisaient le plus la collaboration avaient le désavantage, aux yeux du public, d’être des parlementaires fâcheusement connus pour la souplesse de leurs redressements politiques. Les Français se sont-ils cabrés à cause de cela, ou à cause de la collaboration elle-même ? Tant pis. Il leur fallait exiger les chefs qu’ils voulaient. Nous ici, sommes plus que jamais pour une collaboration totale, avec les chefs qu’il nous faut et non pas ce qui se désignent eux-mêmes. Nous n’avons pas manqué de faire tout et à nos risques et périls, la distinction.

La bouderie stupide de cette populace d’enjuivés, de bourgeois, de de gaullistes, de concierges, de badauds, de stratèges imbéciles, d’éternels cocus, nous vaudra bientôt des réactions prévues et obligatoires de celui qui a pour mission de défendre sa victoire et son peuple. Parce que les Français ont toléré que les Juifs bavardent à tort et à travers dans toutes les échoppes et les bistrots, parce que les « goïm » gogos, trop contents de trouver des flatteurs, écoutent d’une oreille complaisante les propos doucereux des faisans du marché noir, les délires de la radio anglico-youtre, les babillarderies des commerces acharnés à stationner sur les trottoirs par goût de baguenauder, parce que espérant en l’utopie, en impossible secours des muflions anglo-saxons, américains et traîtres qui, du fond du Royaume-Dollars, nous envoient des encouragements comme on fait des risettes à un noyé, nous allons encore supporter ici les contraintes d’un redressement qui aurait pu se faire sans rudesse ?

Eh bien tant pis ! Vous l’aurez voulu, Georges Dandins ! Vous l’aurez désiré la trique qui va venir sur vos dos ronds à force de «gaulli-courbettes » devant les pachas juifs ! Vous les avez tolérés vos youdis chéris, en zone occupée ou non occupée ; vous les cajolez encore avec des mamours d’avant la débâcle ! Ne vous étonnez pas qu’on vous frappe avec eux, durement. L’enjuivasserie et la juiverie se soignent au même tabac ! Nous en pleurons de rage pour vous, ô compatriotes benêts, mais vous êtes trop bêtes à regarder toujours la lune, de l’autre côté de l’Océan, à vous vautrer sur les coussins de l’attentisme avec votre opium préféré : la veulerie obstinée, le mirage de la délivrance par le Pathos d’Albion, la drogue des lâches !

La trique ! Et encore la trique ! Malheureux, vous l’aurez un jour cette caresseuse. Vous vous plaignez déjà, vous vous plaindrez encore, quand il vous faudra travailler et non plus fainéanter dans l’attente d’outre-Manche. L’Europe attend vos bras. Quelle que soit votre réticence, vous serez engrenés dans le mécanisme, libres ou astreints. À vous de décider !

Pour nous, il n’est honorable que d’être intelligent, de savoir que, vaincus militairement par notre faute — par votre faute badauds— nous nous déshonorerions d’être vaincus moralement, de tomber dans la bêtise des réticences et des arrière-pensées. Vichy a voulu jouer avec la peau des Français de zone occupée. Nous n’avons pas marché. C’est pourquoi nous crachons à la figure des Juifs qui entourent le Maréchal. Mais 95 pour cent sont tombés dans le panneau gaulliste ou attentiste. Que ces moutons aillent se faire tondre ! Nous espérons pour eux qu’ils n’iront pas jusqu’à se faire saigner, et que les Juifs paieront de leurs os le beau travail qu’ils ont fait !

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À la trique ! Nous sommes au bord de cet abîme. Les Français qui ont voulu collaborer sont rentrés discrètement ou non dans les associations de leur choix. Il n’en manquait pas. Les autres boudent à construire l’Europe. Pensez-vous que l’Allemagne va permettre une seconde que, dans son dos, ou sous son nez, on ose résister au devoir collectif européen, qui est de se défendre contre les sbires des potentats dorés d’Amérique et d’Angleterre ? Les gaullistes et les attentistes des deux zones sont des petits garçons s’ils s’imaginent que leurs persiflages et leurs moues n’aboutiront pas à des gifles !

À la trique ! Les enjuivés ! les Maçonnisants ! Et tant pis ! Vous l’avez voulu, Re-Georges Dandins ! On vous l’a crié, seriné, joué en musique, le couplet, le refrain, la supplication à l’intelligence de la situation ! Ce n’est pas faute de vous avoir avertis, bon Dieu ! On aurait prêché des morts, des robots ou des toupies, qu’on aurait pas été moins écoutés !

Notre sang bout à la fois d’impuissance et de commisération. Nous croyions l’été dernier, que la France ne pouvait pas tomber plus bas que cet débâcle ! C’était faux. Elle a chu dans le suprême précipice. Comme les gamins souillés, il faut aujourd’hui à ce pays déchiré, décontenancé, tremblant, pleurard, peureux, vaniteux, râlant, mal mouché, grinçant de rage, mal élevé, mal embouché, entêté, hoquetant de sanglots et d’injures, la correction qu’on doit aux gosses vicieux : le déculottage et pan ! Sur le Juif ! Pan sur le bourgeois ! Pan sur le gogo ! La fessée ! La belle saignante ! Avec des battoirs durcis ! Que ça cogne jusqu’à ce que ça rentre ! Trois ans, dix ans, vingt ans ! Le temps d’user la peau des vieillards et de délivrer les gosses des saletés de l’Histoire apprise à contresens.

Paul Riche