Guerre à l’Angleterre, à l’attaque :

Au Pilori, 12 juin 1941; signé Paul Riche

Pourquoi a-t-on attendu pour réagir contre les attentats anglais ?

Le discours de l’amiral Darlan était fort bon. Nous nous étonnons simplement qu’il vienne si tard. Pourquoi a-t-on attendu qu’on nous ait pris une centaine de bateaux représentant 120 milliards, pour réagir par un discours ?

Pourquoi notre flotte et notre aviation n’ont-elles pas foncé déjà ? La meilleure façon de répondre étant d’attaquer violemment.

Pourquoi notre armée n’est-elle pas, depuis longtemps, descendue sur le Gabon pourchasser De Gaulle ?

Pourquoi n’avoir pas marché sur Haïfa où sont aussi les traîtres français ?

Et maintenant que la Syrie est en jeu, pourquoi ne pas mobiliser tous les Français dignes de ce nom, envoyer là-bas les centaines de milliers d’hommes qu’il faut ?

Pourquoi nous laissons-nous affamer sans résistance ? Pourquoi nos bateaux d’Amérique du Sud ne sont-ils pas convoyés ?

Pourquoi n’intervenons-nous pas puissamment pour abréger le conflit général ?

Guerre, guerre à l’Angleterre de toutes nos forces, par tous les moyens, à l’extérieur comme à l’intérieur !

On en aurait le droit à moins, bon Dieu ! Si Dakar, Mers-el-Kébir, Nemours, Brest, Bordeaux, Beyrouth et 100 bateaux ne suffisent pas ! Si la Syrie n’est pas la dernière goutte de fiel que nous ayons bue !

Nous avons des armes en Afrique. Nous avons une armée blanche, une armée de couleur, des officiers patriotes intégraux. On nous nous défend pas de protéger nos colonies. Bien au contraire.

Miracle ! Nous avons encore la France en mains, la possibilité d’exister militairement contre notre vieil ennemi : l’Anglais, contre celui qui nous a trahis, vendus, lâchés, attaqués, meurtris.

À l’attaque ! France contre traîtres ! France contre Juifs ! France contre City !

Au point de vue extérieur, l’effet sera excellent. Nous déblayerons quelques bateaux anglais à la surface de la mer. Cela nous permettra de nous ravitailler plus abondamment. Cela nous donnera une meilleure position en Europe. Cette collaboration marquée de notre sens nous établira dans tous nos droits, sur notre empire et sur notre territoire.

Au point de vue intérieur, grande épuration d’esprit. Les Français commenceront à reconsidérer leurs forces et leur rôle dans le monde. La nation reprendra du souffle pour autant qu’elle se sentira vivre et capable de frapper, même si elle reçoit quelques coups. L’apathie, l’inertie, le désespoir seront balayés. Nous aurons un but, un avenir proche. Notre manifestation de puissance démarrera nos activités mentales et industrielles. Nous renaîtrons.

Peut-être nous rendrait-on plus vite nos prisonniers.

Sans compter que le plaisir inouï de casser la figure à ceux qui nous ont entraînés dans leur orbe pour défendre leurs sales petits intérêts, pimente l’aventure. Nous avons une revanche à prendre sur l’amitié trompée et bafouée, sur notre confiance d’hier attirée dans le piège juif, sur notre loyauté piétinée par des goujats.

Quand on a été cocu, une belle volée à la gourgandine soulage les muscles et l’esprit. C’est moins juridique, ce n’est pas bien élevé, ce n’est pas recommandé par les bien-pensants, mais c’est sain, mâle, jeune et définitif.

L’Anglais nous a pris pour sa chose. Montrons-lui les dents. C’est une question d’honneur national. Il est vrai que les pacifistes d’ici ont tant craché sur ces deux mots, qu’on était accoutumé à rougir. Relevons-les de la boue où ils les avaient précipités.

Notre honneur national, c’est de répondre aux coups par les coups. C’est même de prévoir les intentions perfides et de frapper l’adversaire avant qu’il commence.

Notre devoir international est d’aider, par tous les moyens, à abattre le bouledogue enragé qui prétend affamer l’Europe.

Guerre à l’Angleterre ! Guerre à la City ! Guerre à Wall Street !

Oui, monsieur Moyen !

Guerre aux gaullistes en même temps ! Guerre au sabotage ! Guerre aux affameurs ! Guerre à l’Intelligence Service ! Guerre partout contre l’Anglais !

Et renaisse la France forte, la France, nation majeure ! La France qui défend son bien et qui frappe !

La France intégrale !

Paul Riche