Au Pilori, 1er juillet 1943, signé J.M ‘initiales de Jean Mamy)
Les Juifs trafiquent, complotent, sèment la haine et la discorde,
sautent la frontière et touchent
CENT FRANCS D’INDEMNITÉ PAR JOUR
Il est primordial de rechercher la solution générale du problème juif, mais il est également très important, sinon plus du point de vue psychologique, de s’occuper des petits détails de la question juive, c’est à dire du comportement actuel des Juifs dans ce qui nous reste de vie nationale.
Les Juifs disparaissent petit à petit de Paris, puisque les parisiens voient de moins en moins d’étoiles. C’est du moins le raisonnement des esprits rassis, qui ne suspectent pas les services gouvernementaux de fermer les yeux sur des écarts aussi visibles. M. Darquier de Pellepoix est là et les Juifs le craignent justement, mais il ne peut être partout. Notamment à Megève que les Juifs, à la suite d’un ordre mal appliqué commencent depuis un mois et demi à transformer en ghetto.
Réfugiés et Juifs
Il était question à Megève, cet hiver, de l’arrivée prochaine de plusieurs milliers de petits réfugiés du Nord. Les jours passaient et les Savoyards ne voyaient rien venir. Enfin, un après-midi, coup de téléphone : « Mille enfants arrivent dans une heure ». Évidemment rien n’était préparé pour les recevoir et chacun dut, une fois de plus, se débrouiller. La bonne volonté et le dévouement des habitants pallia heureusement cette carence administrative.
Lorsque les Juifs arrivèrent à Megève, tout était changé. Avant même leur arrivée, un comité social était créé, les hôtels réquisitionnés, les chambres retenues, le ravitaillement assuré. Lorsque les 600 Juifs imposés à cette petite agglomération débarquèrent sur la place de la mairie, un café au lait fumant avec pain et beurre les attendait.
Le lendemain matin, la rue principale de Megève s’était muée en rue des Rosiers. Les Savoyards regardaient du coin de l’œil ces Juifs qui, eux, n’avaient d’yeux que pour les étals et les vitrines. À midi, les Savoyards commençaient à comprendre le problème juif : les magasins étaient vides, le beurre était monté de 450 à 700 francs et le tout à l’avenant.
100 francs par jour
La plupart de ces Juifs faisaient pourtant piteuse ou bizarre figure. Venus de profonds ghettos, le tiers à l’arrivage ne parlait même pas français. Vêtus de lévites , de chapeaux noirs, affublés de hardes, de moustaches et de favoris et porteurs d’une serviette de cuir, ils pilpoulinaient en groupes sur la place de la mairie. D’autres, des jeunes pour la plupart, vêtus de costumes de couleur claire, frisés et lippus, s’interpellaient d’un trottoir à l’autre. Les femmes, mais je ne peux parler de ces tas saumurés gros et secs, je ne peux parler d’elles.
Au travail
Cette cargaison indésirable arrivait au moment où le travail ne manquait pas. Certains Mégevans eurent l’idée d’utiliser tous ces bras inoccupés. Le Comité Social juif, par politique, daigna acquiescer. Des affichettes furent apposées au siège de ce comité. Les uns demandaient des hommes pour les travaux des champs, d’autres des menuisiers, des bûcherons, des ouvriers, des employés, etc… De même pour les femmes. Les résultats furent nuls. Certains acceptèrent d’être garçons de café, mais huit jours après, le propriétaire était heureux de s’en débarrasser… s’il pouvait y parvenir. Autrement zéro. D’autres allèrent se renseigner pour les emplois de bûcheron. Il s’agissait de vivre en maison forestière à 2.000 mètres d’altitude. Deux Juifs plus courageux que les autres demandèrent s’ils auraient des chambres particulières ! Devant la réponse négative, ils s’en retournèrent… les arbres restèrent debout et les gazogènes éteints. Personne ne se trouva là pour leur faire entrer dans la tête une plus juste compréhension des choses, personne au surplus n’aurait été autorisé à le faire.
Ce comité juif ne peut trouver de volontaires pour aucun travail, car ses membres sont toute la journée occupés à régler les différends qui peuvent surgir entre les logeurs et les occupants. Ce ne sont que plaintes, récriminations, demandes de changement d’hôtels, de localités, etc…
Si ces Juifs refusent de travailler, ils ne se privent pas de certaines occupations moins fatigantes et plus rémunératrices. Contre du beurre, ils offrent du cuir à chaussures, contre de la volaille, des tissus, contre de la viande, des bons matières. Ils ont de tout pour échanger tout.
Quoique théoriquement astreints à signer deux fois par jour une feuille de présence à leur comité, les membres d’une famille sont la plupart du temps en voyage, soit dans les villages avoisinants, soit à Grenoble, Lyon ou Nice. Venant de vivre quinze jours en Savoie, j’ai toujours voyagé avec des Juifs, ou plutôt des Juives sur la ligne Annecy-Lyon et Grenoble.
Leur mentalité empêche les Juifs de s’apercevoir que même les commerçants qui acceptent ces transactions deviennent antisémites, car ils se rendent bien compte dans quelles mains sont passés les stocks de la France.
100 francs par jour
Il est instructif de comparer la situation des Juifs repliés à Megève en vacances dites de concentration avec la situation des enfants réfugiés du Nord. En même temps que des demandes d’emplois apposées au susdit Comité Social, un avis administratif était affiché à la mairie spécifiant que les enfants réfugiés devaient être occupés à des « travaux agricoles, artisanaux ou ménagers ». Très bonne mesure, car il serait nuisible de laisser ces enfants sans travail. Mais le petit Juif du même âge ne travaille pas.
Cette situation déjà paradoxale a encore été aggravée du fait que ces Juifs touchent une indemnité de 100 francs par jour à ne rien faire. Les camps de Pithiviers étaient un peu plus sérieux. Il est vrai qu’ils n’étaient pas régis par la même administration.
100 francs par jour au rabbin en rupture de synagogue, 100 francs au Pollak, 100 francs aux trafiquants. Prime au marché noir, indemnité au trafic, encouragement au sabotage.
Pourquoi se gêneraient-ils ces Juifs que l’on traite si bien. Leurs avis sont rédigés en yddish et c’est le patois qui fait figure de langue étrangère.
Ainsi protégés, ces nouveau habitants de nos Alpes ont retrouvé toute leur morgue. Ils tranchent en matière de politique étrangère, dirigent l’opinion, sifflent les actualités au cinéma (deux programmes par semaine). Ah ! les beaux présages, la politique de Pierre Laval en prend un bon coup, mais le portrait du Maréchal est partout à l’honneur !
Cette fièvre a pris de telles proportions que l’engagement d’un nouvel employé municipal devra être bientôt envisagé. Cet employé serait uniquement occupé à effacer les inscriptions à la craie dont ces hôtes illustrent les murs du village.
Parmi les plus caractéristiques, j’ai noté, le 14 juin, celle-ci : « Vive la France ! Place au Juif ! » qui est un chef-d’œuvre et qui, par sa simplicité même explique bien des choses et sur le sens profond de laquelle il faudra revenir. Celle-là également : « Vive la France ! Vive la fuite ! ».
Les Mégevans, comme les habitants de Saint-Gervais qui ont également hérité de plusieurs centaines de Juifs, ceux de Chamonix à qui il est question de faire subir le même sort, se plaignent. On leur demande d’aider à la Révolution Nationale et on leur montre avec quels égards sont traités « les pires ennemis du régime », les Juifs.
Cet hiver, plusieurs journalistes ont cru devoir se faire l’écho de soi-disant scandales. En allant au fond de ces excès de pruderie, on trouverait peut-être les intérêts de certaines stations rivales de cette de cette vallée. Tel journaliste ayant passé quinze jours à Megève, rentre à Lyon, écrit un article favorable ; quinze jours après, nouvel article, entièrement différent. Quelles influences avaient donc joué entre temps ?
« Prison ouverte sur frontière »
Les Mégevans comme les Chamoniards ne demandent qu’une chose : qu’on leur envoie des enfants réfugiés, mais que ces Juifs soient fourrés dans de véritables camps. La France ne doit cependant pas manquer de casernes ou autres bâtiments de ce genre pour loger ces indésirables.
Il est inadmissible, alors même que certains français sont prisonniers, que d’autres travaillent loin de leur foyer, que notre jeunesse paie la faute de ses pères, que des Juifs vivent en liberté rétribuée.
Le véritable scandale de Megève, ce n’est pas celui qui a été dénoncé cet hiver. Des restaurants « spéciaux », des bars sans « jour sans », des cafés vendeurs de cigarettes, existent dans toutes les villes de France. Le véritable scandale de Megève a commencé depuis un mois ; c’est un scandale juif. Si certains trusts avaient voulu couler Megève, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Au fait, quelle est donc cette station « en sommeil » dont les promoteurs sont Anglais, et dont les terrains ont été tous achetés par des Anglo-Saxons et des Juifs. Certain de ces fondés de pouvoir ne se remuerait-il pas beaucoup en ce moment ?
Cela est probablement à côté de la question primordiale aujourd’hui. Il faut que le scandale de Megève cesse et que les juifs soient priés d’aller « s’enfermer » ailleurs.
N’est-ce pas tenter le diable au surplus que de vouloir faire résider quelques milliers de Juifs sans surveillance spéciale à quelques kilomètres de la frontière suisse ? Les passages de frontière ne sont-ils pas quotidiens ? Les trafics d’or, de devises et plus prosaïquement de denrées diverses n’occupent-ils pas toutes les séances des tribunaux de la région ? Un garde frontière n’a-t-il pas même été tué la semaine dernière ?
Est-ce l’œuvre d’un plaisantin, ou plus simplement d’un sous-ordre qui trahit ses chefs de l’ordre nouveau ?
J.M.