Une manœuvre maçonnique

Le dépouillement des archives du Grand Orient et de la Grande loge a fait apparaître au grand jour cette simple vérité, niée par les francs-maçons, que la secte s’occupait surtout de politique —on peut même affirmer— uniquement de politique. Ce ne sont pas les quelques cas isolés de maçons fumeux, se prétendant initiés à l’hermétisme, à certaines formes raffinées de la théosophie ou à d’autres religiosités plus ou moins étranges et sans valeur, qui peuvent infirmer notre constatation. Que ce soit à Paris ou en province dans les loges bleues, les chapitres ou les ateliers supérieurs, la maçonnerie française ne s’occupait que de gouverner occultement le pays par comités, par groupements, par partis, par parlementaires, par tout ce réseau d’agents secrets qu’elle avait placés à tous les postes de commande.

Une telle puissance ne se détruit pas en un jour, par simple décret, ni même en deux ans, par campagnes de presse et mesures administratives. L’opinion publique, si révoltée soit-elle contre les maçons, n’a pas non plus le souffle assez puissant pour les obliger à se terrer dans leurs honte. De plus, on sait ce qu’il faut penser de cette opinion de la foule, que les maçons eux-mêmes s’entendent admirablement à manipuler à leur profit, et qu’ils travaillent sourdement. La publication des listes, si elle a produit un heureux effet en indiquant précisément qui étaient les ennemis de l’ordre, n’a pas été assez diffusée dans le grand public pour que celui-ci prit conscience du danger.

Aujourd’hui comme hier, la maçonnerie française prétend continuer son Grand Œuvre : l’édification d’une république égalitaire où le Juif a le même rang que l’homme blanc. C’était le but avoué de la secte quand, il y a deux ans, poussant à l’antifascisme, elle cherchait à détruire toute autorité, toute hiérarchie, où qu’elle fût, dans l’Église ou dans l’État, à l’étranger ou sur le territoire national. La maçonnerie française ne vivait que du régime républicain, et pour lui. Elle était à ce point pénétrée de sa mission démocratique qu’elle prétendait officiellement être la fondatrice, l’inspiratrice, et le soutien de toutes les républiques que subirent la France et le monde depuis 1789. La maçonnerie ne saurait nier sa responsabilité sur ce point. Il n’y eut pas de république sans maçonnerie, ni maçonnerie agissante sans conséquence républicaine.

C’est pourquoi la campagne politique officiellement patronnée dans l’une ou l’autre zone, en faveur d’une IVème République, nous indique que les francs-maçons ont continué secrètement leur mauvais travail. Non seulement la défaite ne les a pas réduits au silence, mais elle a réveillé en eux de nouvelles ambitions —si odieux que cela puisse paraître. Après avoir été responsables de la guerre, de la déroute des esprits français, du pacifisme désarmant, de l’antifascisme stupide, de la brouille France-Allemagne-Italie, ils prétendent rétablir ici le régime stupide qui nous a conduit à toutes les débâcles, et qui ne peut faire de la France que l’abcès de l’Europe, car dans un monde assaini par le national-socialisme, par le racisme en action, la République est l’infection, le ferment juif entretenu.

Plusieurs journaux ont même entrepris de démontrer que le socialisme français devait être – pour correspondre au « génie » national ! —Un socialisme anarchique, privée de chef, une sorte d’individualisme communautaire. Un des leaders de ce mouvement ose même user de termes blessants à l’égard de nations voisines en les traitant de nations « caporalisées »… La future organisation politique française telle que l’imaginent ces anciens ministres du Front populaire, fauteurs éternels de désordre, ne peut conduire qu’à la guerre civile ou bien à un réveil surprenant de l’antifascisme européen. La maçonnerie qui veut maintenant une France socialiste —par en bas— une république où l’autorité soit attribuée à un parti unique —non hiérarchisé— et constituer une masse de votants, un régime électoral où recommencent les manœuvres, les tractations, les combines et tout ce qu’on connut de plus infâme dans la corruption, cette maçonnerie qui, ayant pourri le peuple français, prétend continuer à se servir de ce grand corps malade pour durer elle-même, comme le microbe a besoin d’un organisme défaillant pour faire son expérience de mort, cette maçonnerie peut, en réalité, reconduire l’Europe à la Société des Nations, à la guerre éternelle entre les idéologies, à la guerre civile de la race blanche !

Et elle n’a donc pas assez versé de sang français !

Nous connaissons un par un les hommes qui tentent cette ultime revanche de la bête républicaine. Ce sont tous des « politiquards » que la révolution fasciste française jettera au ruisseau avec fracas car on ne saurait taxer d’inconscience leur actuel cynisme. Une pareille manœuvre électorale, dans un moment si grave pour la France, ne peut se payer par le simple mépris. Il faudra que le déblayage républicain se fasse physiquement, puisqu’ils n’ont pas eu à pudeur de se retirer de la scène. Encore une fois, ce ne sont pas des hommes « de droite » qu’ils ont contre eux, c’est toute la France neuve ou régénérée, c’est toute la jeunesse impatiente de propreté et d’ordre, ce sont tous les militants, de quelconque nuance, désireux de pureté sociale qui ne toléreront pas que les vieilles équipes continuent leurs méfaits sanglants. Les obédiences maçonniques —si bizarre que cela puisse paraître— ont, en France, plusieurs journaux à leur disposition —dont, en zone occupée, deux quotidiens et un hebdomadaire. Ce sont des abcès de presse où le pus républicain coule de façon peu réjouissante. Nous espérions plus de dignité dans la défaite. Comment les Français peuvent-ils descendre si bas ?

Bien plus : une circulaire maçonnique, adressée à tous les dirigeants de la secte, il y a quelques jours, révèle le plan secret de ces vieux sectaires : rétablir l’infâme régime, avec ses profits, ses principes fau et sa vétusté libérale ! Le scandale dépasse notre imagination. Pour ces sectaires, périsse la France, mais vivent les larves « trois points » qui grouillent sur le cadavre de la patrie. Cette circulaire qui insulte les régimes autoritaires de l’Europe, émane d’antres judéophiles que nous connaissons bien. Il y a des hommes à Paris dont la passion antifasciste n’est pas éteinte. Ils hurlent contre l’ordre de la jeune Europe, tout comme en 1934, 1936 et 1939. Ce sont ces chiens enragés qu’il faudra abattre bientôt, s’ils veulent encore mordre.

Paul Riche