En 1934, Jean Mamy a écrit le premier scénario d’une pièce qu’il a déposé à la Société des Auteurs sous le titre initial de « Dom Claude ».
En 1937, Jean Mamy essaye de la porter à la scène en en modifiant le nom pour retenir « Quatre cœurs contrés » en référence au jeu de bridge du premier acte. Il compte y faire jouer son épouse, Barbara Val, dans le rôle de Simone, et imagine Pierre Brasseur, Jean Tixier et Suzy Prim pour les trois autres rôles principaux.
La pièce est jugée un peu leste, comme en témoignent deux courriers de 1938, dont le second est signé Pierre Fresnay, Directeur du théâtre de la Michodière.
En 1942, C’est finalement le Théâtre de La Potinière qui montrera un intérêt pour la pièce sous le nom « Le diable au cœur », après avoir été « Le diable à quatre », titre qui risquait de faire concurrence à une pièce en un acte jouée à la radio.
Cependant, pour les motifs évoqués ci-dessus, Jean Mamy sera amené à modifier profondément la moitié de son scénario afin de le rendre plus acceptable. Il s’en explique dans un courrier de deux pages dans lequel on peut lire :
- que le titre pourrait maintenant être « Échec à la dame »,
- qu’il insiste encore pour que ce soit son épouse, dont il est pourtant séparé depuis plusieurs années, Barbara Val, qui joue le rôle de Simone,
- Et surtout qu’il a « accepté » de « transformer » le ton (et donc le scénario) initial « injouable » pour en faire « un spectacle satirique » et non plus « une comédie d’alcôve » centrée autour des « coucheries » de Claude, en limitant « l’agrément sexuel des actrices ». 1943 : autres temps, autres mœurs !
Au final, la pièce sera à l’affiche du Théâtre de la Potinière, avec Ginette Leclerc dans le rôle de Gisèle et Lucien Gallas, son compagnon à la ville. La Générale, sous le nom de « Quatre cœurs » sera annoncée pour le 17 février 1943. Cependant, nul ne sait si elle sera réellement jouée. On n’en trouve trace nulle part.
En 1943, pour des raisons évidentes, Jean Mamy donne pouvoir à son épouse, Barbara Val, dont il est cependant séparé, pour négocier tous les droits sur sa pièce et Ginette Leclerc, interviewée, attribue « Échec à la Dame » à Jean-François Marie, pseudonyme de Jean Mamy, sans doute une erreur car Jean Mamy utilisait son pseudonyme de Jean-Charles Marie.