En juin 1942, Jean Mamy découvre une circulaire d’origine franc-maçonne qui l’intrigue et dont il alerte Henri Coston qui relate cet évènement dans son ouvrage Les Francs-maçons sous la francisque :
« Le 20 juin 1942, déclare le F.˙. Louis Villard, une circulaire a été distribuée à tous les Vénérables de la région parisienne. Immédiatement, on est venu en rechercher la fabrication chez moi. Vous pensez bien qu’elle ne sortait pas de là. Lorsque les policiers m’ont relâché et que je suis remonté à ma maison, j’ai trouvé le F.˙. Levesque qui m apportait cette circulaire, qui m’était inconnue et qui paraissait sous le signe de Salut et fraternité ».
« Cette circulaire clandestine intrigua beaucoup les milieux pétainistes. Nous avons eu du mal à nous procurer le texte complet de ce document, dont les spécialistes des sociétés secrètes installés rue Cadet et rue Puteaux avaient eu connaissance presque aussitôt. »
Dans ses Souvenirs (encore inédits), Henry Coston explique comment il fut informé de l’événement :
« Un jour de juin 1942, je reçus un coup de fil du journaliste Paul Riche, rédacteur à L’Appel, qui me dit avoir un document exceptionnel à me communiquer. Rendez-vous fut pris aussitôt, et mon confrère m’apporta la circulaire maçonnique qu’il venait de recevoir à son domicile :
« — Vous savez, me dit-il, que je suis l’ancien Vénérable de la loge Ernest Renan. À ce titre, mon nom et mon adresse figurent sur le dernier annuaire du Grand Orient. Or, hier, j’ai reçu ce papier chez moi. Vous devez pouvoir en faire votre profit…
« Le fait est que le document était particulièrement intéressant et j’en ai publié, dans mon Bulletin d’information, les passages essentiels. »
Les documents maçonniques
Paul Riche sera fréquemment cité dans Les documents maçonniques dirigés par Bernard Faÿ.
Il y signera même dans le n°3 de décembre 1943, un long article de 6 pages intitulé « Les sociétés paramaçonniques en France , 1820-1852 ».
Pendant ses années de captivité à Fresnes, Jean Mamy rédigera une trentaine de pages d’une « Histoire de la Franc-maçonnerie ».
Forces Occultes
En juillet 1941, Jacques de Boistel, de retour d’Allemagne, est chargé par Bernard Faÿ de réunir les éléments d’un film de propagande anti-maçonnique. Jean Marquès-Rivière rédige le scénario et Jean Mamy le réalise sous le pseudonyme de Paul Riche. Si Marquès-Rivière a quitté la Maçonnerie bien avant 1939, Jean Mamy était encore en 1940 le vénérable de la Loge Ernest Renan, et c’est lui que, dans une de ses interventions au convent de 1945, le F.·. Villard qualifia de « premier traître de chez nous ».
Forces occultes, sorti sur les écrans en 1943, sera le dernier film de Jean Mamy, sans doute le seul que la mémoire collective lui attribue