Avant la Salve (Noël 1948-29 mars 1949)

Condamnation à mort

Le 24 décembre 1948, le Tribunal le condamnera à mort. La presse communiste jubilera.

De retour à Fresnes, il passera la nuit de Noël dans sa nouvelle cellule au quartier des condamnés à la peine capitale. Il sera mis aux fers.et il y restera jusqu’au dernier jour.

Rédaction de son testament politique

Recours en grâce

courriers avec Me Leroy

28 mars 1949 : Veille d’armes

Ses trois dernières lettres … « au cas où ! »

29 mars 1049 : Le dernier jour

6h10 : La porte de la cellule 1/46 du quartier des Condamnés à Mort s’ouvre.

  • Le Directeur de la Prison entre, accompagné de Maître Pierre Leroy et d’un commissaire de Police.
  • Il réveille mon père et lui annonce que sa demande de grâce a été rejeté par le Président de la République, Vincent Auriol.
  • Il l’informe que la sentence va être exécutée sans tarder.
  • Jean Mamy demande a s’entretenir avec le pasteur.
  • On lui donne le feuillet que sa mère lui avait écrit « pour le matin du départ »
  • Il est autorisé à lui répondre quelques mots au verso.

Ce sera sa dernière lettre.

6h48 : Jean Mamy franchit la porte de la prison de Fresnes.
7h05 : Feu : Jean Mamy s’écroule dans les fossés du Fort de Montrouge. Ce sera le dernier condamné fusillé de l’Épuration.
7h25 : Ses testes sont inhumés au cimetière parisien de Thiais, 8ème division, 16ème ligne, emplacement n°7

Son avocat, Maître Pierre Leroy, qui assistera à toutes ces scènes, a écrit et publié peu après un texte remarquable : « Après la salve ! »

Dans un article intitulé « Découvrez Jean Mamy », publié en décembre 2013, Georges Feltin-Tracol écrit :

   Arrêté à la « Libération », jugé pour collaboration, condamné à mort, il est fusillé, après le rejet de sa demande de grâce à Vincent Auriol, président socialiste de la IVe République, le 28 mars 1949. On peut penser que ses anciens frères en loge ne lui pardonnèrent pas d’avoir dévoilé – et donc désacralisé – secrets et rites maçonniques. […]

   La partie la plus tonique […] concerne ses cinq années d’enfermement. Jean Mamy aurait pu se morfondre, se négliger, s’apitoyer sur son sort. Non, sans craindre le lendemain, il reprend l’écriture malgré le rationnement difficile en papier et en encre, et son régime de détenu.

Jean Mamy correspond beaucoup avec la femme qu’il aime, rédige des pièces de théâtre, des scénarii, des poèmes (Les Barreaux d’or), des essais (La Cuve à serpents, propos du sous-sol en 1947) ainsi qu’un ouvrage politique en 1949 (Vers l’altruisme autoritaire). Il se préoccupe enfin de son procès et de ses appels successifs sans perdre espoir, sans le moindre fatalisme, il se conforme à sa nature jusqu’au matin fatidique de l’ultime jour.

   Le comportement du prisonnier Jean Mamy mérite l’admiration de la part de tous les militants politiques, victimes désignées d’un régime abject, larbin de la ploutocratie oligarchique mondialiste, qui libérera violeurs, tueurs d’enfants et assassins de personnes âgées pour embastiller tous ses opposants. Une grande et belle leçon de virtus à méditer !