Son procès

Il n’est pas facile de déterminer exactement le rôle actif réel joué par Jean Mamy sous l’Occupation.

Différents documents assez concordants permettent cependant de savoir ce qui est reproché à Jean Mamy ;

  • Confession de Jean Mamy recueillie le 1er octobre 1944 par le Service Recherches et Sécurité Publique du Ministère de l’Intérieur, Groupe Cambon
  • Ses aveux recueillis par Jean Pouzelgues lors de son interrogatoire en octobre 1944
  • Le rappel des faits qui peuvent lui être reprochés (extraits de son testament politique, Vers l’Altruisme autoritaire)
  • Le mémoire qu’il adresse à son avocat pour lui brosser le tableau des témoins susceptibles d’être à charge ou à décharge, et notamment la description du rôle de Richard de Grandmaison, qui l’a entraîné dans son action au sein du SD et qui deviendra un témoin à charge
  • Les attendus du commissaire du gouvernement chargé de l’instruction qui reprennent la majorité des aveux

Ce procès tardif donnera l’occasion à la Presse communiste de se déchaîner, quitte à en rajouter, et de saluer la condamnation à mort du « délateur cynique tortionnaire » (sic).

Toujours est-il :

  • qu’il était recherché par la Résistance à la Libération et qu’il s’est constitué prisonnier en septembre 1944, probablement pour éviter à sa mère d’être inquiétée plus avant (elle était alors en « garde à vue » et a été relâchée immédiatement),
  • qu’il n’a pas fait l’objet d’une exécution sommaire à une période « d’épuration sauvage » où plusieurs dizaines de milliers de « collabos » ont été passés par les armes sans autre forme de procès,
  • qu’il a été incarcéré à Fresnes à partir de cette date et que son dossier a été instruit pendant quatre années,
  • que son procès a eu lieu devant la Cour de Justice qui l’a condamné à mort le 24 décembre 1948, pour des motifs exposés dans le réquisitoire de l’avocat général, procès largement commenté de manière virulente par la presse communiste,
  • que son recours en grâce a été refusé par Vincent Auriol, Président de la République et franc-maçon,
  • qu’il a été fusillé dans les fossés du fort de Montrouge le 29 mars 1949 et qu’il est l’un des tous derniers condamnés à mort et exécutés pour faits de Collaboration comme le montre le tableau ci-après : sur 770 exécutions, 22 le seront en 1949, 9 en 1950 et une, la toute dernière, en 1951.

Liste des griefs

Pour sa défense, Jean Mamy choisit Maître René Floriot, considéré alors comme l’un des ténors du barreau et « le plus cher » des avocats parisiens. Il ne le rencontrera que peu à Fresnes, Floriot déléguant fréquemment à son collaborateur, Maître Liebermann ou à sa secrétaire, Madame Demery.

Quelques semaines avant son procès, Maître René Floriot se désista brusquement, sans doute (et même certainement) sous la pression de la Franc-maçonnerie. Sa défense sera alors assurée par Maître Pierre Leroy.

Son procès se déroulera devant la Cour de Justice du 21 décembre au 24 décembre 1948.

Jean Mamy décrit l’ambiance de son procès dans son Testament Politique

La presse communiste se déchaîne et accuse.

24 décembre 1048, Verdict

Jean Mamy est condamné à mort. La Presse communiste exulte