Jeudi 23 décembre 1948
23 heures
Mon chéri,
Je ne sais pas quel sera le verdict ? Mais quel qu’il soit, n’oublie pas, Mon chéri, que je ferai tout pour obtenir ta grâce.
J’ai suivi, du commencement à la fin, toutes les audiences depuis le 1er jour.
Je ne te condamne pas.
Tu sais pourtant combien je te désapprouve dans cet affreux travail que je déteste, combien je suis sensible aux conséquences qui en ont résulté, mais je persiste à penser que jamais tu n’as du mal agir.
Je te connais trop, moi, pour ne pas te comprendre, et je t’assure de toute mon affection.
Mon chéri, imite-moi : ne pense à rien, à presque rien ? Mais aime-moi très fort.
Comme je t’aime.
Et prends patience.
Je t’embrasse très fort.
JR
Un pur baiser de Frédéric.