JR à JM (49/03/18)

 

Vendredi 18 Mars 1949
Mon chéri,

Je lis dans les journaux du soir l’exécution de ce matin, et —bien que j’aie, en ce qui te concerne, les meilleures nouvelles— j’en suis tout émue. Vous avez dû passer une bien triste journée. N’en finira-t-on jamais avec ces exécutions ?

J’ai beaucoup travaillé cette semaine. Je compte terminer tout à l’heure les 4 pages qui me restent à faire. Je pourrai donc livrer mon travail à Leroy dans les quinze jours que j’avais prévus. Je ne suis pas allée le voir cette semaine mais je lui ai fait porter la cuve [1]. Seulement, je ne sais pas du tout en quoi consiste la note sur les baraques de médailles, manuscrit sur papier troué. Il faudra préciser un peu.

Ne te fais pas de souci pour les honoraires de Leroy. Tu sais bien que s’ils ne peuvent pas être complétés par ailleurs, je me chargerai de le régler. C’est une question qui ne m’inquiète guère.

Je viens d’avoir Géranton au téléphone. Il se réjouit de ce que la décision ne sera pas prise, pour toi, avant les élections.

Moi, j’attends patiemment. J’ai toute confiance.

Vu l’aviateur, qui se renseigne de son côté car il a une relation chez ces Messieurs. Je téléphonerai demain à Leroy. Je pense qu’il t’aura vu aujourd’hui, ou te verra demain ou dimanche.

Écris-moi vite que tout va bien aussi de ton côté. Je t’embrasse très très fort.

JR

Je t’ai trop lu cette semaine pour avoir envie de t’écrire longuement. Tu m’étourdis avec ta prose !

[1] Manuscrit de La cuve aux serpents (note de FGR)