Aux Fascistes Français !

Voici deux ans que la lutte contre la maçonnerie a décuplé d’intensité. Il serait naïf de penser que, pendant ce même temps, les membres de la secte aient abandonné la partie et se soient résignés à voir disparaître leurs privilèges, leur association et le régime républicain dont elle était l’armature.

N’étant dissous qu’en apparence, ils ont continué, en fait, à échanger leurs idées, leurs projets, à concevoir en commun leurs plans, et, ce qui est plus grave, à agir avec succès en secret dans les milieux dirigeants.

Les partis nationaux, étant composés en majeure partie de jeunes révolutionnaires loyaux et confiants, ne se méfient pas assez de la machiavélique habileté de la secte, tant ils ont peine à s’imaginer que des gens qui sont responsables de la défaite puissent à nouveau briguer le pouvoir.

Il semblait logique à ces jeunes révolutionnaires nationaux que les tenants du précédent régime disparussent, écrasés sous la honte de leur responsabilité. Tout ce qui, en France, se réclamait de la république, devait normalement s’effondrer sans bruit. C’était mal connaître les francs-maçons et, parmi eux, les dirigeants de la secte, acharnés de tout temps à détruire l’esprit national.

Depuis 1940, les francs-maçons se sont divisés tout naturellement en deux groupes : l’un, anglophile, fait du gaullisme et du communisme à tour de bras. Dans les deux zones, tracts, journaux clandestins, rapports avec les agents de l’Intelligence Service, manifestations plus ou moins publiques, propagande, sont le fait quotidien de 40.000 militant d’Hiram, habiles à protéger le Juif et à soudoyer les masses. Cette partie majoritaire de la maçonnerie croit à la victoire anglo-américaine, à l’effondrement du régime national-socialiste, au communisme européen, à la dictature d’Herriot-Thorez, au rétablissement d’une république franchement rouge où les obédiences pourront appliquer le programme économique rédigé dès 1937 et adopté par le convent du G.O.D.F. Ces révolutionnaires d’inspiration marxiste, qui firent le Front populaire, tendent encore à précipiter la France dans la plus affreuse anarchie pour rétablir les droits de Démos et des futurs comités maçonniques déguisés en soviets. En fait, on maintiendrait la dictature d’une minorité ploutocratique, en tous points semblable aux équipes synarchiques de Vichy, qui préparent ouvertement dans ce but, la famine et la guerre civile. Voilà pour le lot des maçons utopistes anglophiles qui souffrent — comme des intoxiqués— de ne plus pouvoir bobarder à perte d’ouïe sous les voûtes des temples.

Le deuxième groupe maçonnique, beaucoup moins nombreux, mais beaucoup plus dangereux, a prévu la victoire allemande. Sa grande crainte serait que cette victoire militaire fut aussi une victoire politique. Battus à l’extérieur par le fascisme, nos francs-maçons antifascistes, mais collaborationnistes, tentent l’impossible folie de vaincre le fascisme à l’intérieur, sur le sol de France. Et pour cette tâche, qui semble illogique à un esprit sain, mais à quoi se sont mis avec fièvre ces démocrates enragés, ils croient avoir trouvé des appuis, si étonnant que cela puisse paraître. Non seulement ils s’en targuent, mais ils l’impriment sur des tracts clandestins. Ils avouent jouer une partie désespérée où, tout à coup, un ensemble de complicités, maçonniques ou non, fait apparaître une possibilité de voir renaître et la République et la secte elle-même, ses loges et ses temples. Le danger n’est pas si grand qu’il nous faille crier à tous échos, appel urgent aux nationaux, car on voit bien les limites de cette politique très passagère, politique qui évolue mensuellement, en même temps que les événements militaires affirment la supériorité de l’Allemagne nationale-socialiste. Mais ce danger est réel pour autant que les francs-maçons, vis-à-vis du vainqueur, prétendent représenter une force soutenue par l’opinion et qu’ils peuvent se faire écouter.

Pourquoi les écouterait-on ? Parce que Vichy a déçu et qu’il faut bien qu’en France on écoute quelqu’un : celui sur qui on croit pouvoir construire l’avenir européen. Le bluff maçonnique s’écroulera — nous en sommes sûrs— au premier tournant, car ni le peuple ni l’élite ne sont avec ces pitres de la République, ces laquais de la démocratie Rothschild, ces responsables de l’effondrement racial, intellectuel et spirituel de la France et de l’Europe, de 1919 à 1932. La maçonnerie a fait trop de mal pour qu’elle puisse encore tromper qui que ce soit. Mais pour que cette opinion s’émeuve contre elle, encore faut-il que les campagnes antimaçonniques ne cessent pas, qu’on dénonce sans relâche l’activité passée et présente de la secte ; faut-il aussi que le « front fasciste français » se constitue et se développe.

Ce « front de la jeune France » sera forcément antirépublicain, antijuif, antimaçon, anti ploutocratique, car capitalisme, ploutocratie, juiverie, maçonnerie, faux socialisme, communisme juif sont une seule et même chose. Pour détruire le règne de l’argent, il faut jeter bas les hommes qui réduisent les masses à l’aide des grands principes et les enchaînent à la Banque.

Il faut aussi que les partis fascistes s’affirment en face des manœuvres maçonniques. Sinon, la maçonnerie française prendra toute la place que le fascisme ne prendra pas. Sinon, elle conquerra l’opinion que le fascisme lui laissera. Elle soudoiera les fonctionnaires qui ne seront pas acquis aux idées nationales, par conviction ou par obéissance. Elle séduira les diplomates que les nationaux-socialistes n’auront pas réussis à convaincre. Il n’y a pas un instant à perdre. La pieuvre maçonnique vaincra — ou bien le fascisme. Mais faut-il que le fascisme français s’organise, s’extériorise, manifeste sa force, en nombre, en qualité, en action secrète et publique, en violence décidée.

La révolution fasciste française (ou nationale-socialiste française, c’est tout comme) ne se fera pas par persuasion des masses. Il faut mettre celles-ci en présence des faits brutaux de l’apparition du nouveau régime. Les nouveaux partis révolutionnaires nationaux ne doivent pas être composés d’électeurs, mais d’hommes d’action. En face, il y a toute la vieille crapule fripée qui hantait les couloirs des parlements et qui pleurniche après son libéralisme comme l’ivrogne regrette le « Pernod ». C’est cette bande d’anciens ministres, laïques, sectaires antiracistes, antifascistes, antihitlériens, antispiritualistes, opposés à tout renouveau français, à toute renaissance aryenne, à toute violence divine, qui se démène en coulisses, qui propose, qui dispose, qui promet, qui trahit. Les hommes de cette mauvaise équipe sont facilement repérables. Ils ne peuvent être nocifs que si leur activité est ignorée. Mais leur jeu désespéré peut-être suivi pas à pas. Il faut donc leur démontrer qu’ils ne réussiront pas à contaminer plus longtemps le peuple français et à se faire passer pour les représentants autorisés de l’opinion. Le régime futur de la France dépend des fascistes français. Dans la mesure où ils seront forts, la France s’épurera en se débarrassant de ses parasites juifs et républicains. Il est illogique de penser qu’une Europe fasciste acceptera de vivre avec, au flanc, un cancer républicain français. Mais c’est aux fascistes français à opérer le pays malade. Toute intervention extérieure serait dangereuse pour sa vitalité. Non seulement les révolutionnaires nationaux doivent être des organisateurs, mais le problème de nettoyer sans pitié toutes les vieilles générations radicalisantes ou libérales doit être étudié minutieusement. Ces « barbes » maçonniques obtiennent des succès momentanés qui doivent être combattus avec froide violence. « Front fasciste de la jeune France » contre la manœuvre ploutocratique et maçonnique. Et qui dit « front » dit chef (ou accord des chefs), cadres, troupes et action.

Paul Riche