Maître Pierre Leroy, qui défendit Jean Mamy jusqu’au bout et quii assista à son exécution a écrit et publié peu après un texte remarquable intitulé « Après la salve »
Après la salve version webLe « pauvre Mamy » fut exécuté pour avoir publié le Pacte de la Synarchie
Extrait de l’ouvrage de Lucien Sabah, Une police politique de Vichy :
le service des sociétés secrètes (Klincksieck 1996) – Annexe 1 (p 354-353)
« L’ancien frère Paul Riche – qui fut vénérable de la loge Ernest Renan, sous son véritable patronyme de Mamy – fut condamné à mort et fusillé ; il avait rallié la Révolution Nationale dès juillet 1940 et fait partie de la rédaction de L’Appel ; auteur du film Forces occultes et divulgateur de la fameuse circulaire secrète de 1942, il avait accumulé sur sa tête de solides haines ». Cette page suit une analyse dans laquelle il est écrit que Dumesnil de Gramont et ses amis ont proposé les ordonnances qui ont institué les juridictions d’exception et que les effets de ces dispositions, qui laissaient libre jeu à l’arbitraire, n’ont pas manqué de se faire sentir. Jetés en prison après la Libération, Bernard Faÿ, les membres du Service des sociétés secrètes et les dirigeants du Centre d’Action et de Documentation furent lourdement condamnés pour des actes ou des écrits qui ne tombaient pas sous le coup de la loi avant la Libération (pp.191-192) .
En d’autres termes, le pauvre Mamy fut exécuté pour avoir écrit dans la presse de la collaboration et publié le Pacte de la Synarchie.
Pourquoi Vincent Auriol a-t-il refusé la grâce ?
Il est évident qu’on ne le saura probablement jamais. Toujours est-il qu’on peut supposer que ce sont bien les attaques de Jean Mamy contre la Franc-maçonnerie qui en sont la cause principale même si, lors du procès ce sont les communistes qui se sont déchainés.
À la suite de la publication de mon livre Mon père, Jean Mamy, le dernier fusillé de l’Épuration, j’ai eu quelques échanges avec des historiens francs-maçons qui m’ont assuré qu’ils n’avaient pas trouvé dans leurs archives le moindre indice permettant de le supposer. Toujours est-il que j’ai découvert sur le blog d’un certain Pierre Sarlat un texte relatif à une rencontre quand il était enfant qu’il a eu avec Vincent Auriol qui laisse entendre qu’il aurait pu être sensible à la pression des franc-maçons.
« Communistes + francs-maçons » : la double peine assurée
Dans son testament politique, Vers l’Altruisme autoritaire, Jean Mamy rappelle les premières minutes de son procès :
Un huissier en chandail annonce : La Cour !
Mes quarante témoins à charge se groupent.
Entrée du Président. Appel des jurés. Suspension. Tirage au sort. Reprise.
Sur les six jurés, pour le moins trois communistes. (Dès le début, mes camarades placés dans la salle savaient que j’étais condamné au maximum. Équipe réputée affamée).
Le Président —Franc-maçon— est celui qui refusa de prêter serment au Maréchal. Célèbre pour ses sympathies d’extrême-gauche. Tout à fait indiqué pour juger un ex-vénérable passé au fascisme, agent de Pétain, dont le principal argument de défense est l’anticommunisme.